Pour engager la responsabilité du syndic de copropriété, il est nécessaire de respecter plusieurs étapes.
1. Identifier la faute du syndic
Tout d’abord, il est impératif d’identifier le manquement du syndic à ses fonctions.
De même, il faut s’assurer que cette faute est à l’origine du dommage subi. En d’autres termes, le préjudice doit être une conséquence de la faute reprochée.
2. Estimer le dommage subi
Ensuite, il convient de valoriser le dommage subi, c’est-à-dire d’en estimer le montant afin d’obtenir une réparation équitable. Cette évaluation peut se faire, par exemple, à l’aide de devis ou de factures.
3. Mettre en demeure le syndic
Par ailleurs, il est nécessaire d’envoyer un courrier de mise en demeure au syndic qui contient :
Un détail des faits, des manquements/fautes reprochés et du ou des dommages subis
Une demande de compensation financière et/ou la rectification des agissements critiqués dans un délai raisonnable.
Ce courrier doit être envoyé par lettre recommandée avec accusé de réception.
À savoir
Il est possible d’envoyer une copie de la mise en demeure à l’assureur responsabilité civile professionnelle du syndic. En principe, le nom de l’assureur et le numéro de contrat sont mentionnés dans le mandat signé avec le syndicat des copropriétaires.
4. Faire voter en assemblée générale une autorisation d’agir en justice
Cette étape préalable est obligatoire uniquement dans le cadre d’une action en justice souhaitée par le syndicat des copropriétaires à l’encontre de son syndic.
Deux situations sont à distinguer.
1. Action en justice à l’encontre d’un ancien syndic
Dans cette hypothèse, l’actuel syndic doit être autorisé à agir en justice par une décision de l’assemblée générale.
Cette autorisation doit mentionner :
L’autorisation accordée au syndic doit être adoptée à la majorité des voix des personnes présentes, représentées ou ayant voté par correspondance (majorité dite de l’article 24).
2. Action en justice à l’encontre du syndic en exercice
Le président du conseil syndical doit convoquer une assemblée générale des copropriétaires afin d’obtenir une délégation expresse d’agir contre le syndic défaillant, en cas de carence ou d’inaction du syndic.
5. Intenter une action en justice
Enfin, si le syndic ne réagit pas ou persiste dans ses fautes, il est possible d’intenter une action en justice devant le tribunal judiciaire du domicile du défendeur (siège du syndic).
Si le montant du litige est inférieur ou égal à 10 000 € , il est recommandé de se faire accompagner par un avocat.
Si le montant du litige est supérieur à 10 000 € , il est obligatoire de se faire représenter par un avocat.
Par ailleurs, si le syndic a commis une ou plusieurs infractions pénales, il est possible de déposer une plainte à son encontre.