En cas de retard dans l’exécution des prestations, l’entreprise peut avoir à payer des pénalités à l’acheteur public. L’acheteur public a également la possibilité de mettre un terme au marché de manière anticipée (résiliation) en cas de faute ou de non-respect des obligations prévues dans le marché.
Sanction financière (pénalités)
Les pénalités sont des sommes forfaitaires dues par l’une des parties lorsqu’une obligation n’est pas respectée. En pratique, elles sont versées par le titulaire du marché à l’acheteur public. Elles sont prévues dans le marché initial ou par acte ultérieur mais ce n’est pas obligatoire.
Ces pénalités sanctionnent des retards dans l’exécution des prestations, mais elles peuvent être prévues pour sanctionner d’autres obligations auxquelles l’administration attache une importance particulière comme la communication d’un contrat de sous-traitance.
Lorsque des pénalités sont prévues, le simple constat d’une inexécution contractuelle suffit à entraîner le paiement intégral de la pénalité due. Le titulaire du marché ne peut pas échapper au paiement d’une pénalité en démontrant que l’acheteur n’a subi aucun préjudice. En pratique, elles sont retenues sur les paiements des factures ou des acomptes.
Le cahier des clauses administratives générales (CCAG) organise le régime des pénalités. Cependant, les acheteurs publics peuvent décider ne pas prendre en compte les CCAG et insérer une disposition spécifique dans le contrat de marché.
Exemple
L’article 19 des CCAG travaux organise les pénalités en matière de travaux. Il prévoit la mise en œuvre par l’acheteur d’une procédure contradictoire (de dialogue) lorsque l’acheteur envisage d’appliquer les pénalités de retard.
Résiliation du marché
L’acheteur public peut mettre fin au marché de manière anticipée : on parle de « résiliation ».
Les hypothèses dans lesquelles l’acheteur peut résilier le marché ainsi que la procédure à suivre sont précisées par les cahiers des clauses administratives générales (CCAG).
En l’absence de clause prévue à cet effet, une faute d’une gravité suffisante est nécessaire pour justifier la résiliation du marché aux torts du titulaire. Il existe 2 types de résiliation pour faute grave :
Résiliation simple lorsque l’acheteur public supporte les conséquences de la résiliation. Les prestations exécutées avant la résiliation sont payées mais le titulaire n’a pas droit à une indemnisation.
Résiliation aux frais et risques en cas de manquement de l’entreprise titulaire à l’une de ses obligations. L’acheteur pourra trouver un remplaçant pour exécuter le marché et passer un marché de substitution. Il a la possibilité de demander au titulaire de supporter le surcoût lié à ce nouveau marché.
Lorsque le titulaire est condamné définitivement pour certaines infractions au cours du marché, il doit informer l’acheteur de ce changement de situation.
Il s’agit notamment des infractions suivantes : trafic de stupéfiants, escroquerie, abus de confiance, blanchiment, fraude fiscale, travail dissimulé, etc.
Le titulaire se trouve alors dans un cas d’exclusion des marchés publics et l’acheteur public peut alors résilier le marché pour ce motif.
À savoir
L’acheteur ne peut pas résilier le marché au motif qur le titulaire du marché a fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire.